Le coût de la vie au début du XXème siècle
Nous avons évoqué en cours des questions de budgets et de salaires, pour décrire la vie des grandes classes sociales de l'ére industrielle.
Le problème c'est que pour ce qui est de la France, il est parfois difficile de savoir à quoi correspondent réellement ces chiffres avec les changements de monnaie et l'inflation.
Pour la France, on peut en savoir plus grace à l'INSEE, ( l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) qui a établi des grilles de conversion tenant compte du pouvoir d'achat on peut fixer la raisonnement suivant.
1 "franc germinal" ou "franc or" de 1909 = 3,51 euros de 2009
Ce site de passionnés de vieux appareil de TSF a établi un petit convertisseur qui remonte jusqu'en 1901
Mais attention les différences sociales sont aussi très marquées, les salaires sont pendant longtemps calculés à l'heure et payé à la fin de sa journée ou de sa semaine et la vie si elle n'est pas forcément plus chère qu'actuellement est surtout marquée par des salaires très bas:
Plaçons nous il y a un siècle en 1909
1 kilo de pain : 40 centimes (environ 1,40 euros)
1 litre de lait : 30 centimes (1.05 €)
1 douzaine d'oeufs : 1,25 franc (4,30 €)
1litre de vin : 50 centimes (1,75 €)
1 kilo de lapin : 2 francs (7 €)
Un vélo est à 100 francs (350 €) et un phonographe va de 60 francs (210 € )pour les petits modèles à plus de 300 (1050 €) pour les plus performants (soit presque la gamme de prix des téléviseurs à écrans plats actuels)
Par contre l'auto reste presque "bon marché" par rapport à nos critères actuels : On trouve les voiturettes, les modèles automobiles les moins chers autour des 1000 francs (3500 €). mais il existe des modèles de luxe dont les tarifs montent bien au delà et sont réservés aux plus riches.
Comme maintenant la vie est plus chère à Paris mais les salaires sont aussi plus élevés : Un ouvrier charpentier touche 80 centimes de l'heure à Paris (2,45 euros), contre 40 à 50 centimes pour son collégue en province. Avec des journées de 8 à 10 heures, un ouvrier vizillois peut espèrer récolter de 4 à 5 francs (environ 15 euros par jours)
L'alimentation demeure le premier poste de dépense des ouvriers et des employés, suivis par le logement. L'épargne et les loisirs restent plutôt rares.
Les femmes sont payées beaucoup moins : une femme de chambre touche 1,50F par jour (environ 5 euros)
Les fonctionnaires de base ne gagnent guère plus, un facteur touche moins de 2 francs par jour. (7 €) soit 600 francs par an. Un instituteur touche lui 6 francs par jour ( 22euros ) soit 2200 francs par an
Jusqu'à la seconde guerre mondiale, la situation générale ne cesse de s'améliorer. La consommation augmente, plus de gens y accédent, les produits sont plus diversifiés mais comme toujours chaque année, on se plaint du coût de la vie... Il y a des choses qui ne changent pas.